BRI & RAID
Police Nationale
La BRI, brigade de recherche et d’intervention et le RAID, Recherche, assistance, intervention, dissuasion sont des unités d’élites de la Police Nationale avec différentes missions. Bien qu’elles n’interviennent pas en maintien et rétablissement de l’ordre, elles peuvent être déployées occasionnellement dans la lutte contre les violences urbaines.
BRI : Brigade de Recherche et d’Intervention
17 brigades et antennes pour plus de 400 agents
La BRI, Brigade de Recherche et d’Intervention, est une unité spéciale de la police judiciaire. Créée en 1964, la BRI de Paris ou BRI-PP est la première du nom et reste rattachée à la préfecture de police de Paris. Dès 1977, d’autres BRI sont créées en France pour arriver à un total de 17 brigades et antennes réparties sur l’ensemble du territoire national. Hormis la BRI-PP qui appartient à la direction régionale de la police judiciaire de Paris, DRPJ, les autres unités dépendent de l’Office central de lutte contre le crime organisé, OCLCO, un service de la direction centrale de la Police judiciaire.
Contrairement à d’autres unités d’interventions, la BRI travaille aussi sur un plan judiciaire avec des enquêtes poussées pouvant comprendre de la filature et des écoutes. Les missions principales des BRI sont donc la lutte contre le grand banditisme et le terrorisme.
En cas de crise, la BRI-PP qui compte une centaine d’agents, peut adopter la formation BRI-UCT (Unité contre-terroriste) et ainsi passer à plus de trois cents membres. Dans cette configuration, la BRI-UCT est appuyée par d’autres unités de la préfecture de police de Paris avant tout pour sécuriser le périmètre. On peut retrouver des policiers des CSI, de BAC de nuit, de la DSPAP mais aussi des unités de la DOPC. Dans ce cadre, la BRI-UCT fait également partie de la force d’Intervention de la Police Nationale, FIPN. Cette force est aussi composée du RAID.
Même si la BRI n’a pas vocation à être utilisée en maintien de l’ordre et que ses agents n’y sont pas formés, celle-ci a déjà été déployée en 2018 à Paris et 2019 à Montpellier pendant les Gilets Jaunes.
RAID : Recherche, assistance, intervention, dissuasion
14 unités et antennes pour plus de 450 angents
Créé en 1985, le RAID a pour mission de lutter contre le crime organisé, grand banditisme et le terrorisme. Rattaché à la Direction générale de la police nationale, il n’a pas de mission judiciaire contrairement à la BRI mais uniquement d’intervention. Le RAID est basé en Essonne et possède 13 antennes dans toute la France dont 3 en Outre-Mer.
La Force d’Intervention de la Police Nationale, FIPN, qui comprend aussi la BRI-UTC de Paris, est dirigé par le chef du RAID.
Armements utilisés en violences urbaines
Fusils à pompes, bean bags, grenades lacrymogènes et assourdissantes
En plus des grenades utilisées en maintien de l’ordre et du LBD, la BRI et le RAID utilisent leur propre équipement.
Dans le cas des violences urbaines, la protection des personnes et des biens est assurée par les forces de l’ordre « conformément aux règles de droit commun » en relevant des articles 122-5 du code pénal (légitime défense des personnes et des biens) et 122-7 (état de nécessité). Les policiers ont donc le droit d’intervenir avec leurs armes « sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace », comme le rappellent les deux articles.
À l’aide de fusils de calibre 12, les agents tirent des munitions dites « bean bags », des petits sacs de toiles remplis de billes de plomb. À bout portant, les tirs de munitions bean bag comme de LBD, peuvent devenir des tirs létaux. En 2014, la Société française de médecine d’urgence (SFMU), publie un rapport sur cette arme : « Le bean bag présente un potentiel létal non négligeable à moins de 3 mètres par manque de déploiement ou encore par rupture du sachet et pénétration des plombs. À une distance supérieure ou égale à 7 mètres, même parfaitement déployé, le bean bag peut être responsable de lésions sévères, voire mortelles. » Une autre étude de 2021, cette fois-ci américaine, analyse une quarantaine de cas. L’un d’eux est celui d’un homme visé au thorax à une distance de 8 mètres. Il décèdera 15 minutes après.
Sur les images de 2019 et 2023, quatre fusils sont observables et quatre cartouches différentes.
Fusils de calibre 12 :
- M4 Tactical Shotgun de la marque italienne Benelli (29 juin 2023 à Lille par le RAID)
- RS 202 de la marque italienne Beretta (29 juin 2023 à Lille par le RAID)
- 870 Magnum Police de la marque américaine Remington (29 juin 2023 à Lille par le RAID)
- KSG de la marque américaine Kel-Tec (29 juin 2023 à Nanterre par la BRI)
Munitions de calibre 12 :
- Modèle inconnu de la marque italienne Fiocchi (12 janvier 2019 à Montpellier par la BRI)
- Modèles inconnus « MFI » et « MFI LR » (31 juillet à Marseille par le RAID et à Lille le 29 juin) – Cartouches de la marque franco-italienne Cheddite (Rennes le 31 juillet)
- 12GA Super-Sock Bean Bag de la marque américaine Combined Systems (Vidéo Le Parisien)
Grenades lacrymogènes ou assourdissantes :
- Grenade lacrymogène 40mm CS Smoke 4230 de ma marque américaine Combined Systems (Vidéo Le Parisien)
- Grenade assourdissante Sound & Flash 1 bang de la marque allemande Rheinmetall (Images de témoignages) – 170 db
- Grenade assourdissante Sound & Flash 9 bang de la marque allemande Rheinmetall (1 juillet 2023 à Strasbourg) – 165 db